Arnaud Théval Familles dévorantes (2025) Château de Goutelas, Futurs possibles.
Lors de mes travaux sur les groupes sociaux, au sein des institutions, la famille revient dans les énoncés de mes interlocuteurs. Je sors de quinze ans de travail en prison avec l’animal, figure de médiation nouant toutes sortes de connexions aux histoires intérieures. Comme si la prison était un révélateur voir un incubateur de nos relations ambivalentes aux autres vivants. En investiguant sur le terrain de l’intime et des expériences vécues, les récits font ressurgir des moments liés à l’enfance, à ses découvertes et à ses drames, avec l’institution familiale comme cadre dans lequel l’animal apparaît de façon inattendu. Son omniprésence nous invite à interroger nos relations à ces autres vivants, à nos connections, à leurs conditions d’êtres sauvages ou domestiqués, aux croyances et à la mort. L’animal prend place dans la photo de famille, il s’invite dans l’héritage familial. Sommaire : L'animal dans le fossé
Arnaud Théval La prison enforestée (2020), coursive du bâtiment d’habitation 2 de la maison d'arrêt de Draguignan.
À l’instar d’un dessin d'un tigre et d'un papillon photographié sur le mur d’une cellule, je m’interroge sur, qui, du surveillant ou du détenu, incarne le mieux l’insecte fragile ou la force du félin ? Les œuvres sont des séquences d’une immersion dans l'institution pénitentiaire, mêlant fragments d’enfermements et moments de formation. Elles croisent des histoires vécues, des lieux traversés et des mises en situation du personnel pénitentiaire et des personnes détenues questionnant ma relation à cet imaginaire carcéral et à la figure de ceux qui l’organisent et la subissent. Sommaire : Prisons et porosités
Arnaud Théval Guerre-guérison (2018), Institut de lutte contre le cancer Bergonié, Bordeaux.
Alors que l'institution hospitalière se réinvente une hospitalité dématérialisée, l'œuvre est une inversion de paradigme d'une figure blanche aux normes maîtrisées vers une figure remuée et multicolore de ses professionnels en leurs lieux. Par indices, sur les murs, sur eux ou dans leurs phrases, je leur découvre une intime nécessité d'inventer d'autres rapports dans l'institution et avec les patients, que ceux commandés par une mise aux normes comptable, tout en se questionnant sur leur propre figure. Sommaire : Blanc maquillage
Arnaud Théval Photo de classe (2005), FRAC des Pays de la Loire, Carquefou.
De la crèche aux lycées, de l'université à l'entreprise, les institutions organisent les corps dans l'espace du travail et de la formation, les y préparent par une succession d'incorporations et de petites séparations. Mon processus artistique invite les uns et les autres à trouver et à questionner leur place dans le groupe, depuis la crèche à l'entreprise. Ma recherche se construit par des aller-et-retours entre les cultures du travail, des formations et les codes de l'art. Sommaire : Écoles du groupe